Il est souvent répété que les Français sont mauvais en langues étrangères. Au-delà de l’enseignement et de la méthode d’apprentissage, pourquoi est-il si difficile d’apprendre une nouvelle langue ?
La science nous en apprend plus sur les causes de nos blocages… qui ne sont pas spécifiques aux Français, malgré les idées reçues !
Des langues pas toujours sur la même longueur d’ondes
S’il est évident que toutes les langues n’ont pas la même construction, que ce soit dans la grammaire ou l’orthographe, les nouvelles sonorités qu’il nous faut assimiler peuvent se révéler être un obstacle majeur. Lorsque l’on apprend un langage, notre oreille se heurte parfois à des sons qui lui sont totalement inconnus. Si l’on prend l’exemple de l’anglais, la fréquence moyenne de ses sons débute à 2 000 hertz quand celle du français est de l’ordre de 100 et 300 hertz ou 1 000 et 2 000 hertz !
Et que dire des langues comme le Chinois, une des langues les plus difficiles à apprendre car l’intonation de chaque mot comprend de nombreuses nuances presque inaudibles à l’oreille occidentale non entraînée, nuances qui changent complètement le sens du mot !
Pour devenir un parfait polyglotte, il faut donc entraîner son “oreille” : c’est entre autres pour cette raison qu’il est plus simple d’apprendre une nouvelle langue très jeune, lorsque l’oreille est encore malléable.
Plus de difficultés d’apprentissage avec l’âge
On parle de plasticité du cerveau pour décrire sa capacité à s’adapter et à apprendre. Avec le temps, cette plasticité a tendance à se perdre. Grâce à différentes recherches d’imagerie cérébrale, les scientifiques ont pu se rendre compte que des zones distinctes étaient utilisées par notre cerveau en fonction de l’utilisation de notre langue natale ou d’une deuxième langue.
Si l’on apprend une nouvelle langue, il vaut mieux le faire dès les premières années de sa vie, quand le cerveau est le plus malléable et capable de s’adapter… Plus tard, il sera toujours possible de devenir bilingue : ce sera juste plus difficile. C’est neurologique !
La solution : Apprendre à l’école, et au plus tôt
À l’école, il vaut mieux commencer le plus tôt possible pour mieux distinguer les sons, les phrases et comprendre leur sens… C’est dans cette logique que de plus en plus de parents bilingues parlent à leur enfant en 2 langues différentes : l’oreille s’habitue dès le plus jeune âge et l’enfant sera plus à même de comprendre une conversation en langue étrangère.
Bien évidemment un bon apprentissage des langues nécessite une formation des professeurs de primaire, et du matériel pédagogique de manière à pouvoir immerger au maximum les jeunes élèves. Le bon vieux poste à cassettes au son sourd des professeurs de langues n’est pas forcément le meilleur outil à l’ère de YouTube…
Ne soyez pas découragé pour autant : on peut apprendre à tout âge. De plus, l’apprentissage d’une langue supplémentaire est plus facile pour les personnes déjà bilingues. C’est ainsi que des personnes particulièrement douées peuvent maîtriser 7 ou 8 langues : on les appelle les hyperpolyglottes dès lors qu’ils connaissent plus de 6 langues. L’analyse de leur cerveau a révélé des changements dans la construction de l’aire de Broca, responsable du traitement du langage, qui était organisée différemment de celle des personnes unilingues.
La construction du cerveau réserve cependant un traitement différencié à la langue maternelle, qui n’active pas les mêmes zones du cerveau que les langues “secondaires”. C’est pour cette raison que les polyglottes gardent tout de même une prédilection, une maîtrise innée de leur langue natale.
C’est aussi pour cette raison que chez Alltradis, tous nos interprètes – certes bilingues et diplômés en langues et en traduction – ne sont missionnés que quand il s’agit de traduire vers leur langue maternelle. Cela permet de garantir une interprétation de meilleure qualité. Par exemple, pour une traduction du français vers l’anglais, c’est un interprète dont la langue maternelle est l’anglais qui sera choisi.