L’assemblée Générale des Nations Unies a déclaré 2019 l’Année Internationale des langues autochtones. Derrière ce dispositif, l’UNESCO a pour objectif de revaloriser les langues autochtones et de mettre en avant leurs locuteurs. Maria Fernanda Espinosa, actuelle présidente de l’Assemblée Générale des Nations Unies a déclaré à ce propos qu’il était nécessaire de « prendre des mesures urgentes aux niveaux national et international pour préserver, revitaliser et promouvoir les langues indigènes » qui sont de plus en plus menacées de disparition.
Des enjeux linguistiques et culturel essentiels
Il y a environ 7000 langues parlées dans le monde. Parmi elles, un peu plus de 4000 sont des langues autochtones. Rien qu’au Canada, près de 60 langues différentes ont été citées en tant que langues autochtones lors du recensement de 2011 !
Au total, ce sont 370 millions de personnes qui sont concernés par cette initiative. Élément central dans la transmission de traditions et de mémoires collectives, les langues autochtones sont menacées et L’UNESCO se mobilise pour endiguer cette tendance. La langue contribue à véhiculer et à faire vivre une culture, mais fait aussi partie intégrante de celle-ci. La disparition d’une langue, c’est également celle d’une partie de cet héritage.
En 2019, on compte déjà 2 680 langues considérées comme en danger de disparition. « Toutes les deux semaines, une langue autochtone disparaît. C’est un bilan assez lourd » a déclaré Ernesto Ottone-Ramirez, sous-directeur général pour la culture de l’UNESCO lors de la journée d’ouverture.
Pourquoi les langues autochtones disparaissent-elles ?
Différentes causes sont à l’origine de l’extinction de ces langages : à commencer par les génocides qui ont, à maintes reprises et sur tous les continents, amené la disparition complète d’un peuple et de sa langue. Guerres, exodes et déplacements forcés de populations entraînent une pression ou une obligation d’abandonner sa langue natale au profit d’une autre.
Certains Etats ont mené des politiques d’assimilation, et donc imposé une langue unique à tous leurs citoyens. Des lois discriminantes et des obligations d’utiliser la langue officielle dans l’éducation, les espaces, les services publics et dans la presse ont marginalisé des langues régionales et fait disparaître de nombreuses langues autochtones.
Les pressions sociales peuvent également être à l’origine de ces disparitions. En l’espace d’à peine deux générations, une langue peut totalement disparaître. Et ces pertes ne sont pas anodines, elles dépendent de nombreux facteurs tels que, entre autres, le nombre d’individus qui parlent la langue, le statut économique et social de cette communauté…
Revaloriser les langues partout dans le monde
Pour endiguer ce phénomène, l’IYIL 2019 (International Year of Indigenous Languages) mènera tout au long de l’année des actions de revalorisation : rencontres, conférences, ateliers seront organisés autour de différents points spécifiques, partout dans le monde. La cérémonie d’ouverture s’est déroulée le 28 janvier, en présence de Akile Ch’oh Grand Chef Edward John de la nation Tl’azt’en et de Kitigan Zibi, jeune musicien de la nation Anishinabe qui, tous deux, représentaient des Premières Nations du Canada.
Ces premières interventions ont marqué le départ d’une année qui promet d’être riche en culture. L’ONU compte, à l’issue de l’année, avoir amélioré la qualité de vie des communautés autochtones et renforcer le dialogue interculturel.
Notre vocation de traducteurs nous rend particulièrement attentifs à ces questions : notre métier nous permet de construire des ponts entre les nationalités et de transcrire discours, émotions, culture et concepts d’une langue à une autre. Nous soutenons les efforts de l’ONU pour sauvegarder ce patrimoine linguistique et l’empêcher de tomber dans l’oubli !